Comment penser et dire la frontière ? Comme le mot hôte, celui de frontière évoque une chose et son contraire. Car la frontière est mise à distance, dissociation, démarcation ; elle dit l’isolement, la clôture, voire l’exclusion. Mais – lieu du passage et du flux – elle dit aussi l’échange, l’interface, la médiation. À la fois partition et partage, elle est donc ce qui sépare tout autant que ce qui relie et permet la rencontre avec l’altérité. Faire que la poésie et la musique nous aident à « passer la frontière » pour mieux rencontrer l’autre : tel est le défi que cette soirée du 22 mars nous invite à relever.
Malik Ziad : gumbri, mandole algérien, chœurs
Entre jeu et rite, la « Boqala » est une pratique algéroise ancienne durant laquelle les femmes se retrouvaient pour s’adonner à la poésie, guidées par leur quotidien, l’espoir, l’amour, la nostalgie, l’exil… C’est ainsi que Chems s’est constitué son propre bocal qu’elle continue d’enrichir au gré des poètes et poétesses qui l’inspirent et de ses rencontres. Avec la complicité du musicien et compositeur Malik Ziad ils offrent une véritable traversée du Maghreb au Moyen-Orient, des temps reculés de la poésie mystique aux textes d’auteurs contemporains. Un recueil haut en couleurs mêlant répertoire classique, folk et compositions.
Soirée réalisée en partenariat avec Soif de République.